« Nous voulons donner le temps aux mesures d’impact de se diffuser dans le système bancaire et à l’économie réelle », a déclaré un responsable de la Banque centrale. Par ailleurs, la masse monétaire en glissement annuel s’est élevée à 12,9% à fin septembre, sous l’effet conjugué de l’augmentation des crédits bancaires et des réserves en devises, tandis que le taux d’inflation est redescendu à 7,5% en septembre (contre 9,5% en début d’année), grâce notamment à la baisse des prix de l’énergie et des produits non alimentaires. Toutefois, la Banque centrale a rappelé que cette baisse restait fragile : « Le recul de l’inflation est encourageant, mais nous restons vigilants face à des risques externes et internes », a-t-on encore souligné.
Environnement incertain
Pour les opérateurs économiques, la décision de maintien du taux directeur génère des avis partagés. Un chef d’entreprise du secteur industriel confie : « En maintenant le taux à 12%, la Banque centrale nous donne un signe de stabilité, ce qui est rassurant pour nos investissements, mais en même temps, cela signifie que le coût du crédit reste élevé et cela freine nos projets d’expansion ». De l’autre côté, un responsable bancaire indique : « Avec le maintien du taux, les conditions monétaires restent contraignantes pour les emprunteurs, mais l’assouplissement des dépôts décidé en octobre devrait améliorer notre capacité d’octroi de crédit à moyen terme ». Du côté des ménages, plusieurs consommateurs interrogés à Antananarivo estiment que « bien que l’inflation redescende, on ne sent pas encore une dynamique forte de reprise, les prix restent élevés, et l’économie ne repart pas comme on l’espérait ». Face à ces témoignages, la BFM insiste sur sa triple mission : assurer la stabilité des prix, garantir la solidité du système financier et soutenir la reprise de l’activité économique. Elle souligne que l’environnement demeure incertain, tant en raison des tensions géopolitiques que des fluctuations des prix des matières premières, et que toute décision future sera prise « en fonction de l’évolution des indicateurs monétaires et de crédit ».







